Alors que Trump a annoncé le lancement d'une « force spatiale » cet été, les médias ont été confrontés à un challenge récurrent : comment illustrer cette actualité, alors que l'organisation n'existe pas encore ?

Mieux qu'une photo de banque d'image, Bloomberg a demandé à 8 designers d'imaginer un logo (ensuite stylisé sous forme d’écusson). Ca donne une jolie palette de propositions, évidemment à fort potentiel viral. Le site Axios avait déjà usé de stratagème logo-écussons en juillet dernier pour fêter les 50 ans du premier homme sur la Lune.

Et si vous ne le saviez pas, la France a emboité le pas à Trump en lançant son propre "Commandement de l'Espace". Tous à vos planches à dessin !

C'est la question que nous avons voulu explorer en lançant notre "Tracker" des élections ! Notre outil comptabilise les occurrences du nom des candidats à la Une des principaux sites d'info. Titres d'articles, chapôs et légendes de photos seront analysés automatiquement pour estimer l'exposition médiatique de quelques candidats. 

Au programme, nous allons suivre :
— les élections municipales 2020 (d'abord à Paris)
— les élections présidentielles américaines

A Paris, vous verrez que la bataille Griveaux-Villani a éclipsé les autres candidats ces dernières semaines. Notre tracker révèle également que certains médias ont leurs chouchous...

D'ailleurs, si vous êtes un média intéressé pour couvrir la campagne municipales de votre ville avec cet outil, contactez-nous en répondant à ce mail ! 👀

Le Washington Post propose un angle original pour la campagne des primaires démocrates américaines. Ses journalistes ont interviewé au hasard des citoyens lors d'une fête locale en Iowa, afin de savoir quels candidats ils étaient capables de reconnaître. Confrontés à une liste de visages, les sondés ont dû entourer avec un feutre les candidats dont ils connaissaient le nom. 

L'article retranscrit la feuille remplie par chaque personne, complétée par des citations et des extraits audio. Un parti-pris original et ludique, même si très subjectif par rapport à un sondage rigoureux.

Pratique : le site Contexte, dédié aux professionnels de la politique, vient de publier un calendrier des évènements politiques du second semestre 2019, en France et dans l’UE. Le twist ? Les lecteurs peuvent facilement l'ajouter à leur propre calendrier (Google ou autre), ce qui en fait un vraie ressource quotidienne. 

Un format intéressant, que d’autres médias comme le New York Times utilisent régulièrement pour rendre service aux fans de sport, de science, ou d’autres thématiques…

Le changement le plus important est sans doute pour BFMTV, qui délaisse la 3D en faveur des aplats (une première depuis 10 ans !). Le logo passe ainsi du cube 3D rotatif à un tout discret « BFMTV. » blanc, sur fond transparent. Si on peut saluer la volonté d’apporter plus de clarté et de légèreté à l’antenne, on regrette tout de même les nouvelles couleurs criardes, associée à la gestion de la typographie.  Les génériques des émissions restent également chargés et peu homogènes. Question subsidiaire : pourquoi avoir gardé ce « . » anecdotique à la fin du logo ?



Pour Franceinfo, pas de grand changement, mais des évolutions pour une chaîne qui grandit. Les génériques des tranches reprennent désormais un globe en relief, s’inspirant des codes plus « classiques » des génériques de JT. Avec un style toujours sobre, propre à la chaîne. À noter un générique spécifique pour le 23h, qui se démarque en optant pour une structure plus « brutaliste », à l’image d’Arte Journal. L’objectif étant de bien identifier le successeur du Soir 3 par rapport aux autres journaux de la chaîne. Pas de révolution, mais des changements réfléchis, visant sans doute à évoluer vers une image plus statutaire.

Saviez-vous que l’on fête les 150 ans du tableau périodique des éléments ? Bloomberg Businessweek nous l'apprend cette semaine et met le paquet sur tous ses supports : 
● Un numéro print spécial, avec plusieurs couvertures et une direction artistique totalement remaniée
● Une (très) longue page sur le site, organisée de façon claire mais audacieuse
● Une vidéo très cool, tournée sur fond vert, avec le ton décalé et accrocheur de Bloomberg
● Des publication distillées sur les réseaux sociaux et sur le site, souvent en écho à l’actualité

La dernière étude du groupement « Membership Puzzle Project » recense les bonnes pratiques expérimentées par 19 sites d’information dans le monde (principalement de taille moyenne). Avec un constat partagé : inclure davantage les lecteurs permet de produire un meilleur journalisme, tout en fidélisant et en recréant de la confiance dans les médias.

À retenir : 
● Il est souhaitable d'impliquer les lecteurs en amont du processus éditorial, afin de recueillir des témoignages et des expertises (voir le schéma)


● Il existe plein de modes d’interaction : questionnaires, groupes Facebook (comme Nice-Matin), boucles de discussion privées, email, événements…
● Pour éviter le café du commerce : préparer des questions précises et recueillir des retours d’expérience plutôt que des opinions vagues
● Toutes les thématiques ne suscitent pas le même intérêt : privilégier les sujets qui sont sous le radar habituel des médias, qui ont un historique de mobilisation collective, et/ou qui suscitent l’émotion (par exemple : travail, écologie, identité…)
● Il est intéressant de recenser les expertises sectorielles de ses abonnés, pour de futures enquêtes 
● Les membres fidèles peuvent aussi être utiles pour compléter le travail que les petites rédacs n’ont pas le temps d’effectuer (par exemple la relecture et le factchecking chez le site Correctiv)

Il suffit de répondre à quelques questions sur votre background familial, ethnique, religieux ou sexuel, et cet article du New York Times calcule la probabilité que vous votiez plutôt pour les Républicains ou les Démocrates.

Très concrètement : si vous êtes un homme blanc de plus de 42 ans, hétéro et protestant, qui habite en plus dans un état du Sud, il y a de fortes chances pour vous ayez un autocollant "Keep America Great" sur votre pickup. 

Ce genre d'analyse serait inimaginable en France en l'absence de statistiques ethniques, mais on pourrait imaginer une version moins sérieuse, par exemple basée sur les clichés ou les pratiques culturelles.